vendredi 20 avril 2012

"Sans soleil" di Chris Marker: su "Vertigo"



Nous avons "partagé" ce film à partir du blog de Pierre Ménard que nous vous invitons à visiter
Une immense richesse ce Liminaire

Une carte du temps...

 "On ne se souvient pas, on réécrit la mémoire comme on réécrit l’Histoire", nous dit Chris Marker...


"Du recueil de mémoire à l'écriture transmedia" n'est pas affaire d'écriture mais de réécritures. Comment l'écriture transmedia, les écritures numériques dévient-elles, transforment-elles, marquent-elles ces réécritures de  la mémoire ? 

Une page à lire... et ses documents...

Un nouveau champ de réflexion ouvert qui renvoie à "Rue de la Révolution", création numérique dans le cadre d'Electrochoc, présentée récemment aux Abattoirs de Bourgoin-Jallieu. Les écritures numériques sont-elles nécessairement polysémiques ? Ouvertes à la création du lecteur ? Notre première impression n'était-elle trop rapide ?



J.Cimaz

vendredi 17 février 2012

comme si vous étiez dans une tour de contrôle

Géolocaliser les avions, avoir une image du trafic aérien de la planète et tous renseignements utiles ou intéressants sur les avions...

Il suffit de cliquer sur un lien

Nicole Bertholon

lundi 10 octobre 2011

Le territoire et le numérique



Google Street View est un service lancé en mai 2007 afin de compléter Google Maps et Google Earth. Il permet de naviguer virtuellement dans les rues de grandes villes. Impressionnant de découvrir au passage la couverture mondiale de ce programme de Google.

« Dans la ville numérique, écrit Boris Razon (Télérama n° 3179-3180), les gens produisent une narration qui raconte l’usage, l’histoire ou encore la mémoire de la ville. Ce qui est nouveau et puissant, c’est l’articulation des trois : la ville, son double numérique et les réseaux sociaux. »


 


Quand je fais une recherche d'images Saint-Apollinaire-de-Rias de sur Google Images je ne trouve presque aucun document, pourtant le village est présent sur Google Street View.

De quand datent ces images ? Qu'y perçoit-on du village ? Pour qui ne connaît pas la région, qu'est-ce qu'on y retrouve, qu'est-ce qu'on y découvre ?






















Google Street View est un révélateur de notre expérience du monde, et en particulier, de la paradoxale tension entre notre indifférence quotidienne aux choses qui nous entourent et notre incessante recherche de connexion et d’interaction.

J'ai essayé de le montrer dans mon texte sur Google Street View Pourquoi vouloir voir le monde en vrai ?, puis sur le blog Le Tour du jour en 80 mondes où je collecte tous les travaux autour de Google Street View :
En immersion dans l’image, l’avancée est lente, renforçant si besoin l’impression onirique d’une marche nocturne en plein jour (un projet de Google Street View nocturne serait-il envisageable dans nos villes où la nuit profonde n’existe plus depuis l’apparition de l’électricité ?). Au détour d’une rue, un détail attire notre attention, un passant dans une posture étrange, une silhouette que l’on croit reconnaître fugitivement, la beauté d’un paysage, une déformation de l’image provoquée par la prise de vue en mouvement à 360° ou celle d’un visage le transformant soudain en monstre, l’apparition de fantôme (être à peine enregistré par la photographie dont il ne reste qu’une vague trace, un lieu inconnu, un endroit qui n’existe plus (ou plus comme on l’a connu (chantier de construction, déviation, no man’s land, lieux détruits par une catastrophe naturelle ou un accident, rayés de la carte du jour au lendemain (de son image)), un endroit qui a changé dans l’image et la mémoire qu’on en avait. Comme dans le récit singulier de La jetée de Chris Marker, qui représente une face de la réalité. Les souvenirs que l’on a d’un moment de sa vie sont partiels, tronqués et lorsqu’on regarde un album photo, les souvenirs viennent dans le désordre avec des « sauts dans le temps. »
Quelques pistes de réflexions et de travail sur la question du territoire et du numérique :


Ateliers d'écriture à Sciences Po Paris :


Mémoire vive : impressions à la demande
L’écriture collective d’un récit numérique via Twitter : À l’ère du web, le texte s’émancipe de sa forme.


Inventer la ville (un récit géolocalisé) : Vous êtes ici

Google Street View est un révélateur de notre expérience du monde et de notre rapport au temps et en particulier, de la paradoxale tension entre notre indiffère,ce quotidienne aux choses qui nous entoure et notre incessante recherche de connexion et d’interaction. C’est l’occasion de porter sur Google et le monde qu’il dessine, un nécessaire regard critique, une analyse de la représentation du monde que nous proposent Google Maps, Google earth et Google Street View.

« Les photographies aériennes nous donnent un accès indiscret aux lieux inaccessibles ou interdits de la ville, écrit François Bon, décalent notre vision de la ville ordinaire. C’est depuis ce moment que j’associe ces images à des bribes de fiction qui s’autorisent le fantastique, et recomposent à leur tour une autre ville. »

Ateliers d'écriture sur la ville

Ateliers d’écriture sur la ville avec les élèves de 6° et de 4° du Collège Valmy, écrire le long du Canal Saint-Martin : Je me souviens du canal Saint-Martin.



Ateliers de création à Pau :

Un atelier d’écriture numérique mêlant textes/sons/images sur un lieu important dans la mémoire paloise : le Bâtiment B. et ses métamorphoses, partie ancienne vouée à la destruction du collège Marguerite de Navarre.





Workshop à Valence  : Shuffle City / Mix Cité

Une série d’ateliers de création sur récits et narrations : Dire, faire, voir des histoires.

Promenade géolocalisée / atelier itinérant




Promenade autour de chez Anne Savelli, entre la rue Eugène Varlin dans le 10ème et l'avenue Simon Bolivar, dans le 19ème arrondissement de Paris.

Ici même si : Paris façon puzzle

Géolocalisation de films sur différents lieux de Paris.



Série de textes autour du temps et de la photographie :

« La photographie est la rencontre d’un temps qui passe sans s’arrêter et d’un temps qui ne passe pas, qui ne ressemble à rien parce qu’il ne nous appartient ni de le matérialiser ni de le commenter. Du premier, nous ne sommes jamais que le sable et le solde, du second, nous ne sommes que la transparence. »

Denis Roche, Le boîtier de mélancolie, 1999. 


Chemins de traverse de la création

Rien n’aura eu lieu que le lieu : Rome Photolalies

Une mise en abyme sur les lieux des clichés à Rome d'un voyage, 22 ans après. Là-bas, au fil de nos promenades dans les rues de la capitale italienne, j’ai donc pris ces photographies in situ. Photolalies à la manière de Denis Roche, lieu de l’éternel retour, face à quoi le photographe ne peut opposer que la photolalie, « l’image interminable » qui suspend l’échéance dans le désir et la terreur de l’échéance.





















Un lieu du temps



Miroir du temps



Sur Google Maps et Google Street View :

Traverser les lignes

On vit quelque part (atelier d'écriture itinérant avec François Bon dans le RER C)

« On vit quelque part : dans un pays, dans une ville de ce pays, dans un quartier de cette ville, dans une rue de ce quartier, dans un immeuble de cette rue, dans un appartement de cet immeuble. »



Les fils de la vierge

vendredi 7 octobre 2011

La jetée de Chris Marker

« Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance. La scène qui le troubla par sa violence, et dont il ne devait comprendre que beaucoup plus tard la signification, eut lieu sur la grande jetée d’Orly, quelques années avant le début de la Troisième Guerre mondiale. ... Rien ne distingue les souvenirs des autres moments : ce n’est que plus tard qu’ils se font reconnaître, à leurs cicatrices. Ce visage qui devait être la seule image du temps de paix à traverser le temps de guerre, il se demanda longtemps s’il l’avait vraiment vu, ou s’il avait créé ce moment de douceur pour étayer le moment de folie qui allait venir... »


La Jetée (1962)


Le film pose entre autre la question de l'évanescence ou de la rémanence des images : quelle est la place de l'image filmique dans notre mémoire personnelle, collective ? C'est aussi une interrogation profondément cinématographique sur la qualité de vision et d'analyse du spectateur, qui est la marque d'un cinéma à la recherche de ses fantômes, de ses doutes et de son histoire. Le seul instant en mouvement du film, introduit une extraordinaire tension dans le flot d'images fixes : le héros vit quelques moments aux côtés de la femme dont le souvenir du visage le hante depuis son enfance. Juste avant leur dernière rencontre, ils vivent l'amour et la femme entre en un mouvement presque imperceptible soutenu par un bruit violemment strident : c'est un pur moment de suspension dans le temps (ou plutôt hors du temps, dans l'ailleurs temporel qu'arrive à inventer le cinéma).

La femme le nomme « son spectre ». La plupart du temps, la brouille crée une mauvaise suspension. Même trajet, infimes changements, imperceptibles dans le détail. 

C’est comme si nous assistions à une image photographique qui s’anime devant nos yeux. Mouvement déconcertant par son impossibilité apparente. C’est quelque chose de définitivement surréel. Pour Susan Sontag, ce « qui rend une photographie surréelle c’est l’incontournable serrement de cœur qu’elle provoque en nous, comme message du passé et le caractère concret de ce qu’elle suggère sur les classes sociales. » 

Moment de rupture dans le temps du film, un passage. Légère déception qui pointe sans doute son nez, mais à peine dans l’obscurité du contre-jour, floues, mouvantes, lumineuses, perdues là, enfouies à bras raccourcis, grands écarts, tout fignolé, écrit dans le creux, ce gouffre ou cette tache aveugle. Rêve dont la tâche serait de nous séparer du monde. Sa présence dans ces images devient irréelle. Son corps nous semble sans vie, pareil à ces animaux empaillés. La fixité des images renforce cette perception de fatalité. Impossible pour lui de prendre vie dans cet univers qui n’est plus le sien depuis plusieurs années.

Son spectre, à lire dur le Café du commerce de Jacques Bon

lundi 3 octobre 2011

Les heures creuses

Tension vers la poésie, s’enfoncer dans le paysage, avec des textes courts, passerelles entre peinture et promenade. Sensations sur les saisons, le temps qui passe, le travail des jours et des nuits, la marche dans la campagne, la création, la pensée. Écrire ensuite une lettre pour un ami et lui raconter ce que l’on vient de vivre, ces heures creuses

« La nuit tombe, les noirs sont bleus. Ils convient l’œil appliqué ; toutes sortes de formes-qu’elles soient pierre, arbre ou chien.
Par-dessus la terre bleue des champs chauves, des ailes claquent entre les branches, un corbeau seul s’en va. Son cri creuse l’espace d’un sillon sonore. S’enfoncer dans l’obscurité donne plutôt que marcher l’impression d’une nage. »

Ces phrases descriptives presque contemplatives sont tirées des Heures creuses de Véronique Gentil publiées chez Pierre Maynard éditeur.

« Véronique Gentil, écrit Dominique Aussenac, peintre, nous entraîne sur ses terres de la Vienne, traversées par la Charente. Les paysages se fondent en un mystérieux précipité, victimes d’un étrange et sensuel corps à corps. L’œil les réduit, la main les apaise, le pied les distend. Quelque chose de métabolique s’opère, d’atemporel. " Dans mes heures creuses les choses se font et se défont. Elles ne sont pas un vide à remplir, elles sont au contraire pleines d’une substance à démêler, à me rendre mobile. »






















Vue du lieux le bois des bancs
. Auteur : Jean-Pierre
Crespin


Extraits :


« Le jour commence et je m’éveille, encore détachée de l’énervement et du combat des hommes. indifférente à la réflexion qui sépare de tout. J’écoute les rumeurs discrètes des oiseaux assourdies par les volets fermés. certains matins d’hiver, tous les bruits sont pâles dans l’air humide. ma chienne s’ébroue chaque jour à la même heure, mais ignore la durée.
Le réveil est une opposition entre une reconnaissance immédiate et un état d’incertitude. c’est pourquoi certains matins me contrarient.
Un souvenir unique et obsédant étouffe mon cœur. »

« Quand le rêve ne vient même plus en renfort et qu’il reste une terre vide et asséchée et aride il faut quand même dire oui (accorder une valeur à la vie n’est peut-être rien d’autre qu’un instinct). C’est sur cette terre-là que je vis et à cette terre-là que je puise.
Dans mes heures creuses les choses se font et se défont. Elles ne sont pas un vide à remplir d’une substance à démêler, à me rendre mobile. »

Les heures creuses, Véronique Gentil, Pierre Mainard, 2007.